Election de Mister France

Election de Mister France Couronne-miss-france-2015

  • Le psychodrame électoral bat son plein. Un défilé de gueules, de tronches et de costards agrémenté de gros chiffres, de quantification budgétaire, d’économies, de dépenses, de chiffrages pour le sérieux.  Casting présidentiel – la formule tourne sur les chaînes infos – sur fond d’éléments de langage, de formules-chocs, de propositions repères : nouveau logiciel, présidentiabilité, sortie de crise, rassemblement, calendrier juridique. Millions et milliards d’euros sont de sortie. Bouillasse d’avocats, guacamole éditoriale, minestrone en débats et  analyses en gratins. Une foire aux egos qui sert au mieux la mise en spectacle quotidienne du grand show quinquennal. Une armée de cacatoès délavés communiquent en boucle sur la chose. Menace du chômage, des extrêmes, de la dette, du déclassement, de la perte d’identité, du terrorisme. Menaces au programme. L’élection de Mister France et son décor glauque.

 

  • Bobos parisiens contre hobereaux de province, le peuple, oh bon peuple, va faire son choix. Drapeaux tricolores dans les deux camps. Les prolos cracheraient-ils dans la soupe préparée par les maîtres queue du spectacle politique ? L’heure est grave, les extrêmes sont aux portes de Paris. Le philosophe du mois éclaire heureusement la question dans le Magazine Philo Plus. L’orgie bat son plein juste avant la descente, les cent jours de grâce qui n’en feront plus qu’un. Actu oblige. Mister France portera tout : le redressement du pays, l’arthrose des seniors, l’urgence climatique, l’essorage de la dette, la purification de l’air, l’inversion de la courbe du chômage, l’espoir de la jeunesse, le travail, le loisir et le droit à l’orgasme.

 

  • Qui sera l’élu de votre cœur ? Le diarrhéique jeune péteux mégalo et ses flux d’outsiders translucides  décérébrés ? Le terrien constipé et son fief historique en cathédrales de bouses juridiques ? La flatuleuse héritière et son rictus de hyène pelée ? Le tribun ventriloque et son inutile talent oratoire météoritique ? Le spectre coprophage et sa vision brumeuse d’apparatchik frondeur ami des hommes ?  J’hésite. Non, j’ouvrirai l’annuaire le jour du choix et glisserai dans l’urne le nom d’un inconnu : Yvette Damnon, Karim Marty, Kevin Landi, Jean-Claude Pilorget.

 

  • La politique réalité surclasse définitivement  la télé réalité. Qui restera en deuxième semaine ? Dindes et dindons déchiffrent pour vous les ébats du jour, les derniers soubresauts dans le bocal. Qui reste ? Qui se retire ? Les fidèles de la première heure, les frondeurs de la dernière, vous les verrez tous, petits organigrammes animés pour mieux comprendre. La pédagogie n’est jamais très loin. Les alliances, les reniements, les confessions en off et les déclarations en prime avant de repartir à la conquête de l’électeur, dans les fiefs, sur les terres historiques.  Electeur-spectateur doublement sondé, audimat et intention de vote. Urine et selle. Avant, après, pendant. Le matin et le soir. A toutes heures. Flux quotidien de pourcentages, de courbes sur le modèle des courbes du chômage ou des indices de pollution de l’air. Météo politique ? Plutôt, lobotomie de masse, soft, design, démocratique, française. A voté.

 

 

 

 

 

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