Lettre ouverte à la chorale des philosophes dans le vent
Très chers venteux,
- Vaincus par le promotionnel, défaits par la seule volonté d’en être, votre nom cautionne votre disparition. Heureux d’étaler votre bobine en surplomb de l’insignifiante promotion du mois, vous êtes visibles. Quelle belle visibilité que voilà ! Rien ne prête à conséquence ? La formule est de mise chez les inconséquents. Connaissez-vous au moins le sens du mot secret, flatulents causeurs ? Diffusion des idées, me direz-vous ? Hypocrites faisans, qui croyez-vous convaincre en prenant votre faiblesse pour les conditions du succès d’une masse à votre image ? Encadrés par les sergents-chefs, démocrates du photoshop, les moutons diplômés s’entassent pour paraître. Dominés par votre passion d’exister dans le grand cirque mondain des renvois d’ascenseur, vous frétillez de la queue pour avoir le susucre du mois, philosophes dans le vent. Vous poussez fort. Nous démystifions la pensée, rendons les textes accessibles, démocratisons les savoirs ! Alors que ta bobine s’affiche en grand, je conteste ta démystificattion de la semaine, caqueteur philosophe, écrivain, publiciste. Rendre accessible la faiblesse et la petitesse de ton image ? Diffuser ton œcuménisme faux cul ? Proclamer l’indiscutable triomphe de ton éclectisme ? Ton programme alléchant en convaincra beaucoup. Tu conviendras qu’il en manque. Vive la paix des commerces, me diras-tu. Actu philo, Socrate and co ou Philo Plus peu importe, le produit se vend bien, le public est satisfait. Pousse toi de là, vaporeuse anguille, je m’adresse aux bobines qui donnent à ton affaire le verni sans lequel la publicité retourne à la publicité sans passer par la case philosophie. Très chers participants de la basse besogne, en choisissant de vous associer à cette chose, contre l’héroïque Achille, celui dont on chantera le nom, vous optez pour le parti des sans nom.