Les vampires de l’intérêt général – Grève le 10 décembre 2019

Les vampires de l’intérêt général

Grève le 10 décembre 2019.

 

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  • Afin de mesurer la détermination des citoyens français vis-à-vis d’une réforme inique pour tous, des avocats aux professeurs, des salariés du privé aux soignants du public, des pompiers aux travailleurs précaires, la journée du 10 décembre 2019 s’annonce décisive. Sans parler des chômeurs durement frappés par un durcissement punitif qui jettera dans la rue des milliers d’entre eux. Elle permettra de mesurer la volonté d’une France qui a compris dans quelle impasse nous étions engagés avec ce gouvernement rétrograde qui n’a de progressiste que son étiquette publicitaire photoshopée (le jargon que voulez-vous) aujourd’hui décollée.

 

  • Le 5 décembre 2019, Benjamin Griveaux, saltimbanque d’une vacuité qui pourrait être artistique si elle n’engageait pas aussi la collectivité nationale, prenait la pause à Paris en faisant la promotion d’une application pour survivre lors d’une grève. Tréteau, thermos de café et QR-code pour entrer gaiement dans un monde aussi abruti sur les moyens qu’inique sur les fins. Pendant ce temps, le rhinocéros du vide, Sibeth Ndiaye, ce moulin à rata dénué de toute probité, saturait les médias de la désinformation collective en expliquant à des journalistes de rien qu’un système toujours plus individualiste allait dans le sens de plus de justice sociale. Si ma tante en avait… Les yeux ahuris par l’hélium dont ils gonflent leurs ballons de com, ces nouveaux bœufs de la politique dépolitisée, grands bourgeois qui se piquent de parler Kebabs pour se rallier un peuple qu’ils méprisent, sont chaque jour passant toujours plus inaudibles.

 

  • La défense du service public, car il s’agit bien de cela, et avec lui de l’intérêt supérieur de la nation, est un combat fondamental pour résister à cette vague rétrograde et autoritariste qui nous mènera politiquement au pire. Thatcher-Macron le vieux croit acheter le peuple avec trois bouts de ficelle, il se trompe lourdement. La France n’est pas l’Angleterre. Ou plutôt devrait-elle s’inspirer de ce qui se passe outre-manche pour continuer d’être la France. En effet, les privatisations massives des années Thatcher conduisent aujourd’hui les anglais à renationaliser des secteurs stratégiques comme les prisons (c’est le cas à Birmingham) ou le rail (Londres-Édimbourg).

 

  • Si nous lui accordons une lichette de bonne foi, Macron n’a rien compris à la logique de nos sociétés. En rehaussant le cynisme à sa hauteur, ce qui est plus lucide, nous dirions plutôt qu’il a compris que le coup de grâce contre l’État social ne pouvait plus attendre quitte à vendre à des escrocs comme ce fut le cas à Toulouse pour l’aéroport de Blagnac. Ne sous-estimons pas en effet l’amateurisme imbécile d’individus validés qui se prennent pour des éclaireurs dans des boudoirs sans fenêtres. Sans parler de la FDJ, ancienne loterie nationale, créée en 1933 par décret pour venir en aide aux blessés de guerre et aux victimes de calamités agricoles.  Les mêmes victimes du glyphosate ou les citoyens éborgnés au LBD40 s’en souviendront.

 

  • Au milieu de ce quinquennat catastrophique, sous les gaz et les tirs aléatoires de LBD40, dans un sommet de vacuité communicationnelle qui marquera l’époque, nous sommes entrés, le 5 décembre 2019, dans la mère des batailles contre le peuple. Une fois la liquidation faite, il sera en effet trop tard. N’oublions pas évidemment les prises de bénéfices massives sur des secteurs dont les marchés et les profits encore à faire sont colossaux. Le marché de l’éducation et du soin en particulier. Une fois l’industrie démantelée, le tissu économique vendu à la découpe, le vampirisme financier s’attaque, en toute logique, à la structure mère c’est-à-dire à ce qu’il reste : les services publics. Après, il ne restera évidemment plus rien mais les suceurs d’intérêt général et les bœufs de la com auront quitté la politique depuis longtemps les poches bien pleines. 

 

  • Le parti champignon LREM, né sur le terreau de la dépolitisation des quadras adaptés, des boomers et des parvenus du libéralisme, est un échec massif. C’est la généralisation de l’extension du domaine du conflit sans horizon politique. Ce parti élito-poujadiste abîme la France. Il cherche à éliminer toute forme de conflictualité politique pour imposer un ordre managérial hors sol et régressif socialement. Une conflictualité sans issue. La dépolitisation sert à empêcher la construction d’une opposition politique crédible. Le rééquilibrage des forces politiques est la seule solution pour restaurer la paix civile en France dans un contexte qui ne peut que s’aggraver.

 

  • Il va de soi que nous retrouverons les Sibeth et les Benjamin, ces vampires de l’intérêt général, dans des consortiums trans-nationaux, loin de la misère que leur politique de prédation aura grandement contribué à étendre. Pour toutes ces raisons, citoyens, le 10 décembre 2019, c’est la rue ou le tombeau de la République sociale. Au choix car j’ai cru comprendre que les « pro-choix » tenaient beaucoup à cette liberté du choix quand toutes les libertés politiques auront disparu.