Basic, simple
Emmanuel Macron est grillé pour avoir pris les gens pour des cons. Basic, simple.
- Beaucoup trop d’ailleurs pour les demi-habiles du spectacle mais pas pour les gens qui ont encore un reste de dignité. Son élection est une arnaque, un enfumage. Sa politique, une gestion bancaire extra-territoriale. Le reste ? Du néant. Ou plutôt, pour le reste, il fait ce qu’il sait faire avec la qualité que lui prêtait l’inutile mais hautement nuisible Alain Minc et qui convient « aux métiers de putes » (pour reprendre sa douce formule littéraire à propos des qualités d’Emmanuel Macron avant son élection). Les gilets jaunes seront pour lui une sorte de chewing-gum délavé sous ses bottines de « président philosophe » de rien du tout, mis en spectacle par une génération, la mienne, aussi servile politiquement que prétentieuse culturellement. Le vide en écho.
- La suite va être politiquement abjecte : criminalisation de l’opposition, mise au pas des serviles de l’infodivertissement, contrôle strict d’un droit à manifester de plus en plus réduit et encadré, arrestations préventives, instrumentalisation obscène de la violence, pression sur la magistrature, mise en spectacle des « extrêmes », communication abrutissante. Des députés godillots imbéciles, des crétins, incapables d’articuler deux idées entre elles – ils sont là pour cette incapacité, je le rappelle – seront sommés, en marche forcée, d’assurer le service après-vente.
- Cette suite nous la connaissons parfaitement, elle sera, elle est déjà, dévastatrice pour les services publics, autrement dit pour le bien commun. Elle aggravera les inégalités sociales, versera dans la pauvreté des hommes et des femmes qui perdront de la qualité de vie, avant de perdre des années d’existence. Elle déstructurera ce qui marche encore en France sur l’alibi d’une dette construite pour soumettre les peuples et engraisser des porcs. La suite ? Elle dégoûte mais ne doit pas nous faire baisser les bras. Il y a déjà eu trop de renoncements, depuis trop d’années. C’est fini. La philosophie de salon qui ne pense pas, c’est fini. Le copinage mondain qui pourrit en bout de chaîne la vie des gens, c’est fini. L’égoïsme petit-bourgeois des non-concernés, c’est terminé.
- Désormais, il faut choisir son camp, être partisan. Cela ne veut pas dire que nous devons penser mal ou trop vite. C’est justement ce que font les mauvais instits du corps social. Lu ce matin sur un des multiples supports indifférenciés de l’infodivertissement : « la récrée est finie ». Très juste mon ami. Nous allons passer aux choses sérieuses, en bottant au passage l’arrière-train de ta morgue, remettre la pensée critique à sa place et les minables arrivistes à la leur. La grande faiblesse de ce système d’exploitation de l’homme par l’homme, qui consiste au fond à dresser l’homme dominé contre lui-même, est de nature symbolique. Ce système est sans tête car il ne se pense pas. C’est justement cela sa plus grande violence et sa plus grande faiblesse : il est incapable de nous répondre, c’est aussi pour cela qu’il craquera à terme. Il craquera en révélant sa violence symbolique, puis réelle, ce qu’il est déjà en train de faire avec ses instruments à mutiler et la répression affolée de ses kapos du vide.
- Nous n’aurons nul besoin pour cela d’appeler à une énième insurrection qui vient ou d’aggraver la violence sociale déjà trop présente. Ce qu’il faut, c’est tendre un miroir à l’abjecte, échapper au regard de la sidération qui inhibe en ne renonçant pas à ce que nous sommes. Il s’agit bien, je le répète d’une lutte anthropologique. Intellectuellement, c’est notre arme, cette lutte sera sans pitié.