France Hofnung, le progrès c’est nous aussi !

France Hofnung, le progrès c’est nous aussi !

 

  • « Leur race est indestructible comme celle du puceron » (1).

 

  • Ecoutez, chers amis, tendez l’oreille et la bonne. Le niveau de niaiserie, de sottise, l’évanescence du propos. Evidemment un tel collapse intellectuel a nécessité le concours, sur plusieurs décennies, de l’institution scolaire. Par quel miracle ce jus aurait-il pu voir le jour sans une contamination massive de la formation intellectuelle en France par le marketing, sans une idéologie de fond capable de donner naissance à une myriade de France Hofnung ? Il va de soi, mais le niveau de délabrement spirituel m’oblige à préciser, que je n’ai rien de personnel, aucune affaire en cours avec France Hofnung. Au hasard d’une petite dérive, alors que je prépare un papier sur Mathieu Laine, un candidat plus sérieux pour la critique, c’est le discours de France qui a attiré mon attention. Non pas pour sa lecture du mythe de Cronos ou pour le sérieux papal dont elle fait preuve en exposant son étoffe bas de gamme de formules synthétiques. Son étude de l’institution scolaire mérite le détour et, à elle seule, de glisser un petit billet. Pourquoi France Hofnung ? Pourquoi pas.

 

  • Que racontez-vous, France Hofnung ? « Effectivement c’est une configuration que l’on peut retrouver dans le système scolaire où la jeunesse est tenue à l’écart des sphères décisionnaires, il y a très peu de participation, c’est un système très hiérarchisé et c’est très difficile d’entrer en interaction avec ses professeurs. Dans un paradoxe l’école de la République forme très peu au débat et à la participation. » Combien de fois n’ai-je pas entendu ce bavardage, ici agrémenté du mot « paradoxe ». Ce petit détail fait toute la saveur du propos. Il est donc paradoxal, France Hofnung, que l’école de la République, comme vous le dites si bien, ne forme pas plus « au débat ». Paradoxal, dites vous, qu’elle ait autre chose à faire que de suivre le mouvement général d’une société dans laquelle le micro fait la légitimité devant un parterre de vaincus. Vous ajoutez, c’est votre chef-d’œuvre je l’admets : « On ne transmet ni le savoir dire ni le savoir faire à la jeunesse. » Cette phrase, France Hofnung, n’est pas simplement stupide (ce qui n’est déjà pas rien) mais elle a valeur d’offense. Non pas simplement pour moi, l’affaire n’est pas personnelle nous le savons tous les deux, mais pour tous les enseignants qui quotidiennement instruisent, dans l’institution scolaire, cette jeunesse dont vous vous autorisez à parler au pupitre du colloque de l’entre-soin progressiste – le mot est lâché. Sachez tout de même, France Hofnung, qu’il me faut mobiliser toutes les ressources pneumatiques de ma psyché pour ne pas vous botter le cul dans un style qui ferait pâlir les causeurs du marketing qui élaborent vos messes libéralo-putassières.

 

  • Voyez-vous, chère France Hofnung, un jour viendra, je l’appelle de mes vœux, où vous ne trouverez pas simplement en face de vous des septuagénaires qui fatiguent, entre Paul Valéry et Karl Marx, face au flux de conneries dites « libérales » mais des équipes rouées, techniques, chirurgicales. Une mutation en somme de la pensée critique, ce que vous appelez dans votre jargon « un progrès ». Oui, France Hofnung, nous sommes un progrès nous aussi. Nous inventons, créatifs et innovants, les moyens rhétoriques et matériels de vous botter le train hors de la place des idées qui font la vie de la cité. Le combat s’annonce joyeux, je l’ai déjà écrit. Par contre, et cela restera entre nous chère France Hofnung, votre verbe me paraît un peu tendre en vue des chocs à venir. J’ose à peine vous conseiller de lire quelques pages de Nietzsche. Disons, Le prologue d’Ainsi parlait Zarathoustra histoire de vous armer un peu. Je vous laisse, Mathieu Laine m’attend.

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(1) F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, prologue.

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