Généalogie du foutage de gueule philosophico-médiatique

Généalogie du foutage de gueule philosophico-médiatique

medium_anatole_ferry_luc1(31 janvier 2008, reprise)

« On connaît le mot de Hugo selon lequel «la foule trahit parfois le peuple ».

Luc Ferry, à propos de la belle victoire de François Fillon, novembre 2016.

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  • « La première philosophie à anéantir la notion d’idéal en tant que telle et à préparer ainsi sans le savoir les esprits aux conséquences intellectuelles et morales de la mondialisation, est la « généalogie » nietzschéenne. » (1) Ce moignon extrait de Familles, je vous aime, de l’incontournable Luc Ferry, nous apprend que la généalogie nietzschéenne a préparé les esprits aux conséquences de la mondialisation. Par contre, l’accumulation de formules dénuées de sens depuis un bon quart de siècles, la campagne promotionnelle ininterrompue de stupidités massivement communicables, pour ne pas dire le foutage de gueule philosophico-étatique, à moins que ce ne soit la crétinerie pseudo-kantienne, n’y sont strictement pour rien.

 

  • En 1977, François Aubral et Xavier Delcourt signaient un texte d’analyse – et non un pamphlet au sens où l’entendrait le premier bousilleur cathodique – intitulé Contre la nouvelle philosophie. Il se trouve que Luc Ferry n’est pas directement apparenté à cette nouvelle philosophie. On pourrait pourtant, quarante ans après, faire subir à son texte le même traitement. Pourquoi ? La réponse de François Aubral et Xavier Delcourt, en 1977, est limpide : « La « nouvelle philosophie » a toutes les apparences d’un spectacle tapageur et grossier. La nouveauté, c’est que parmi les bonimenteurs de la foire, certains, aujourd’hui, choisissent de se réclamer de la philosophie. Une mode ? Sûrement, mais si bruyante qu’elle éveille notre stupeur. Ce livre est né du sentiment de dégoût que nous inspire cette mascarade de professionnels de la philosophie qui se vautrent dans la mare aux balivernes, avec les mystificateurs. Quand les impostures se font philosophiques, on ne doit pas hésiter à recourir aux concepts pour combattre leurs prétentions. Mais la présence des « nouveaux philosophes » dans cette « société du spectacle » dont ils partagent avec ardeur les méthodes indiquent que le phénomène déborde le seul champ philosophique. Nous devions prendre en compte le battage publicitaire orchestré avec la participation des auteurs eux-mêmes. Que les idées agissent surtout par le bruit dont on les entoure, le fait est connu : mais cette conception spectaculaire avait jusqu’ici épargné la philosophie. Mettre en rapport une analyse critique des doctrines à la mode et une évocation de leurs méthodes promotionnelles pouvait, nous semblait-il, donner à penser : au point de rencontre de ces deux démarches, on ne s’étonnera pas de rencontrer la politique. » (2)

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  • Il se trouve que le travail de François Aubral et Xavier Delcourt, auquel Gilles Deleuze fait référence dans son texte de 1977 « A propos des nouveaux philosophes et d’un problème plus général » (3), n’a pas fait le poids. Qui s’en étonnera ? Il dessinait pourtant, bien au-delà de la charge, les grandes lignes d’un travail dont je me reconnais sans hésitation. Quarante ans après la publication du texte de François Aubral et Xavier Delcourt, alors que le processus de promotion de la philosophie marchande a atteint un stade que ces deux là n’auraient certainement pas pu imaginer même dans leurs pires cauchemars, le travail critique est devenu une nécessité. Face aux flux de conneries (4) que ceux qui se sentent armés prennent la parole et que les autres aillent chercher des armes.

 

  • Relisons Deleuze. « Ce qui a changé la situation pour moi, c’est le livre d’Aubral et Delcourt, Contre la nouvelle philosophie. Aubral et Delcourt essaient vraiment d’analyser cette pensée, et ils arrivent à des résultats très comiques. Ils ont fait un beau livre tonique, ils ont été les premiers à protester. Ils ont même affronté les nouveaux philosophes à la télé, dans l’émission « Apostrophes ». Alors, pour parler comme l’ennemi, un Dieu m’a dit qu’il fallait que je suive Aubral et Delcourt, que j’aie ce courage lucide et pessimiste » (5). Quel courage en définitive ? Celui de s’engager dans une voie des plus minoritaires. Non pas la voie prétendument minoritaire des adjudants chefs de l’animation collective mais celle inaudible aux oreilles du plus grand nombre. Et les quarante années passées donnent toute raison à la raison marchande. Qui se souvient d’ailleurs de l’essai critique de François Aubral et de Xavier Delcourt ? Fatalité de l’histoire ?

 

  • La généalogie nietzschéenne complice de la mondialisation ? Qui dit mieux ? S’agit-il d’un mauvais journalisme ? Non point. Nous trouvons dans le texte de Luc Ferry les fameux repères philosophiques : « généalogie nietzschéenne », « notion d’idéal », « conséquences intellectuelles ». Plutôt monstre hybride entre idiotie, culture, philosophie et prétention. Qu’est-ce que la généalogie nietzschéenne pour le nigausophe national anti-populiste en Jaguar ? « La matrice ultime de toutes les avant-gardes, de toutes les philosophies du soupçon dont la tâche est de faire voler en éclats la double illusion du sens et de la transcendance ». Proposition creuse. Le rôle des avant-gardes est de créer des lignes de faille dans l’engourdissement consensuel de chaque période. Que vient faire la transcendance ou sa critique dans cette exigence ?
  • Qu’est-ce que d’ailleurs la transcendance pour Luc Ferry ? Tout et rien. Ornée de quelques majuscules cela peut être : le Sens, les Valeurs, la République, l’Homme, l’Humanité, la Famille… Tout mais surtout n’importe quoi. Il faut que les délimitations restent flexibles, ajustables en fonction du papier presse, accommodables à toutes les sauces. Un faible taux de participation et ce sera la transcendance républicaine en danger. Un acte terroriste et la nécessité des valeurs frappe à la porte des maisons d’édition. Tout cela me ramène au livre perdu pour la science de François Aubral et Xavier Delcourt : « « L’air du temps » trouvant plaisir à rencontrer dans la « nouvelle philosophie » quelques-unes de ses ritournelles, la mode accroche. Son goût du spectacle, « la nouvelle philosophie » le partage d’ailleurs avec les mœurs politiques actuelles. Réformes-gadjets, poudre aux yeux, lancement de bulles de savon : on gouverne aujourd’hui à grands jets de fumée publicitaire avec les méthodes du marketinget du traitement de l’information » (…) « Grimée à traits appuyés, jouant miroirs et séductions, tel un objet à vendre, elle arpente le trottoir des opinions. Elle lance ses œillades, toute à son déhanchement, pour nos plaisirs vénaux. Elle se prostitue.» (6) Cette végétation intellectuelle appelle comme son double la mise en accusation de tout ce qui pourrait soupçonner ses intentions. Appelons cela « philosophie du soupçon », « déconstruction », « généalogie nietzschéenne ». Tout ce qui ponctuellement aurait quelque force pour faire obstacle à son commerce doit être lu comme alliance objective avec ce qui exploite l’homme. Staline s’y retrouverait.
  • « La déconstruction des idoles, selon une logique qui confine à la tautologie, conduit au final à un monde sans idéaux dont les processus anonymes et aveugles auxquels donne lieu en permanence la mondialisation constituent les illustrations les plus parfaites . Encore une fois, que l’intention de Nietzsche et de ses disciples « de gauche » ne soit pas celle-là est une évidence… qui n’empêche nullement la vérité objective de ses effets. » (7) Moi, Luc Ferry, je sais les effets de celui qui ne les sait pas. Moi, Luc Ferry, je sais objectivement ce qui résulte de l’intention… puisque les effets sont là. Voyons pour les effets. Du livre savonnette vendu à la palette aux éditions XO ? Une succession de slogans cautionnés « écrivain et philosophe » ? Du Nietzsche en trois lignes et deux lippées ? Quelques complaisances télévisuelles, deux trois boîtes de cirage, une belle carrière ? Finalement, en toute logique, Luc Ferry devrait se réjouir de la déconstruction car c’est elle qui lui assure son fonds de commerce. La mondialisation de ce n’importe quoi qui n’est jamais un n’importe quoi conditionne en effet l’existence médiatique des Luc Ferry and co. Sans cette déconstruction des valeurs Luc Ferry n’aurait jamais pu passer pour un philosophe. Il a fallu pour cela, depuis quarante ans, que le public soit dressé. Il a fallu que la redondance se fasse sentir, qu’elle écrase toute initiative individuelle, qu’elle empêche au travail de la critique de faire son œuvre. Il a fallu que les voix discordantes soient cantonnées à quelques maisons d’éditions courageuses. Non pas qu’il y ait quelques censures d’Etat, je veux dire financièrement courageuses. Aujourd’hui la censure, c’est le manque d’argent. Il a fallu encore que les résistances baissent pavillon face à autant de sottises, qu’un nombre indéterminé de journalistes crachent au bassinet. Et on engage trois lignes sur Nietzsche afin de valider l’idée que son œuvre accompagne par sa critique la mondialisation ? En un mot, on se fout de la gueule du monde.

 

  • Il va sans dire que Luc Ferry, depuis approximativement trente ans, ne pense pas Nietzsche, incapable d’affronter le texte sans y plaquer sa mauvaise tisane. Je passe le charabia sur les avant-gardes de la page 36… pour en venir, fin de page, à ceci : « C’est ainsi que l’un des derniers en date, le joyeux mois de Mai, dont certains leaders se réclamaient volontiers des philosophes du soupçon et de leurs héritiers (de la « Pensée 68 »), va incarner dans la réalité une deuxième contestation des normes « bourgeoises » et républicaines, notamment dans la sphère de l’université et de l’école, qui aura elle aussi pour effet de désacraliser les « idéaux supérieurs » qui les animaient tant bien que mal jusqu’alors. Rien n’est plus significatif à cet égard que le discours critique déployé tous azimuts à l’encontre de l’ennemi par excellence rebaptisé pour l’occasion « aliénation » ». (8) Tout mouvement critique qui ne se paye pas de mots ne désacralise pas l’idéal, comme le radote Luc Ferry, mais révèle le pouvoir sous son drapé d’idéalité à l’endroit où il s’énonce. Le propre de l’instrumentalisation de l’idéal est de détourner en aliénant n’en déplaise à Luc Ferry, « écrivain, philosophe » de son état. La question n’est plus « que sont les idéaux ? » mais plutôt « à quel type d’instrumentalisation sert telle ou telle forme d’idéalité ? »

 

  • Le vide fait partie du produit, il en conditionne l’usage et la réception. Le pouvoir se donne à celui qui manipule au mieux un capital d’opinions et il n’est assurément pas dans l’intérêt de ceux qui le prennent de démonter ses mécanismes. François Aubral et Xavier Delcourt en 1977 se risquaient à un constat que je partage. « Pourquoi les intellectuels devraient-ils s’en tenir aux sourire narquois, aux haussement d’épaules fatalistes, devant les galipettes dont les effets sont publics, lorsque celles-ci affectent de les représenter ? Quelle vision élitiste de la culture permet-elle de poser la non-intervention en règle de savoir-vivre, lorsque les arguments de l’ennemi sont dérisoires ? Croirait-on naïvement, du côté des penseurs, que l’histoire jugera, sans se préoccuper de l’impact immédiat des manœuvres ? Quel béat optimisme peut faire imaginer que ce ne sont pas les idées les plus bêtes qui mènent le monde? Devant l’imposture, où se situe la limite entre le silence nécessaire et l’obligation de parler ? Si les « nouveaux  » thaumaturges ne prétendaient se poser en politiques, nous les aurions volontiers laissés, comme allumeur de réverbère, à l’entretien de leurs trente-six chandelles » (9)

 

  • Ont-ils eu politiquement d’autres réponses que leur propre écho ?

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(1) L. Ferry, Familles je vous aime, Politique et vie privée à l’âge de la mondialisation, Paris, Edition XO, 2007, p. 32.

(2) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, Paris, Gallimard, 1977, pp. 35-36.

(3) G. Deleuze, Le Monde, 19-20 juin 1977.

(4) Une remarque en passant. On trouvera l’expression « flux équivalent de conneries » à la page 280 de l’Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari. Il ne s’agissait pas, pour Deleuze et Guattari, de faire de la critique à bas prix  comme le soutient Henri Lefebvre à partir d’une « hypothèse bergsonienne » ou d’une «théorisation tardive d’un « gauchisme » qui a échoué dans la politisation de telle ou telle question réelle mais périphérique (les prisons, la drogue, la folie, etc.) et retombe sur la négation du politique. (Henri Lefebvre, La survie du capitalisme, Paris, Anthropos, 1972, p. 45). La question est plutôt de savoir quelles sont nos armes face aux flux de connerie ? Connerie orchestrée aussi bien par l’Etat instructeur que par le commerce cathodique des plus sombres débilités. Le couplage « flux » et « conneries » répond bien à cette transversalité.

(5) G. Deleuze, Le Monde, 19-20 juin 1977.

(6) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, op. cit., p. 241.

(7) L. Ferry, Familles je vous aime, Politique et vie privée à l’âge de la mondialisation, op. cit., p. 37.

(8) L. Ferry, A. Renaut, 68-86, Itinéraires de l’individu, Paris, Gallimard, 1987

(9) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, op. cit., pp. 325-326.

Misère du culturalisme de gauche

Misère du culturalisme de gauche

ulrich-beck-a-re-vitalised-sociological-imagination1(12 octobre 2007, reprise)

  • Une certaine posture consiste à nier le caractère inédit de notre présente situation. Le nouveau progressisme pioche dans l’histoire pour faire de notre aujourd’hui un ancien hier. Ainsi Ulrich Beck (1944-2015) comparait le « pessimisme des intellectuels » contemporains au « pessimisme des intellectuels européens » au XVII. « Regardez, nous travaillons ici à Munich avec l’Institut d’histoire de la Renaissance, et c’est très intéressant de comparer notre époque à celle du XVIe-XVIIe siècle, au lendemain des Guerres de religion. Alors que les pensées métaphysique et religieuse ne faisaient qu’un et que la guerre avait détruit tout espoir, il régnait chez les intellectuels européens un profond pessimisme, comme de nos jours. Les penseurs, et particulièrement les Allemands, affirmaient que plus rien ne pourrait naître. Et pourtant, c’est aux XVIIIe et XIXe siècles qu’un nouvel ordre moderne est apparu et qu’on a inventé la démocratie moderne, si naturelle pour nous aujourd’hui. De tout temps, il y a eu des intellectuels pour annoncer la fin du monde, mais celle-ci n’a jamais eu lieu ! » (Ulrich Beck).
  • Que faut-il conclure de cette vague analogie ? Que nous allons réinventer la démocratie ? Que l’idée de progrès va se remettre à fleurir? Ulrich Beck considère la mondialisation comme un fait définitivement acquis. La mondialisation ? La mondialisation des échanges peut tout aussi bien être considérée comme un moment de l’histoire où le coût de l’énergie engagée dans le transport et le déplacement quotidien de milliards de molécules à la surface de la terre est inférieur à la plus value de ces déplacements. Considérer la mondialisation comme un horizon indépassable, c’est implicitement reconnaître que cette situation entre coût énergétique du déplacement moléculaire et gain de ce déplacement restera inchangée. Cette thèse n’est autre que le dogme progressiste par excellence. « Regardez, nous travaillons ici à Munich avec l’institut d’histoire de la Renaissance, et c’est très intéressant…« . Que cela stimulait l’activité intellectuelle d’Ulrich Beck est une chose, que cela éclaire notre présent en est une autre.
  • Cette rhétorique du déni cherche sa filiation historique, son référentiel stable. Il existe pourtant des conditions matérielles déterminées, recouvertes par une simulation intégrale, qui ont rendu possible un état de fait de la planète. La froide considération de cet état de fait est de loin beaucoup mois stimulante que le jeu des parallélismes historiques. A la différence de ces derniers, qui peuvent être conduits bien au chaud, dans le confort boisé de l’écoute, en laissant inchangées nos options lourdes, la prise en compte des déterminations matérielles ne flattent pas l’esprit. Pour la gauche culturelle, le jeu avec le concept est toujours suffisant. « Utopie » par ci, « Europe » par là, les « Lumières » sont à rallumer, saisons après saisons. Les Lumières mais sans le déplacement des molécules. La simulation des Lumières contentera l’intellectuel progressiste ; pour le reste, il suffit d’appuyer sur l’interrupteur. La « seconde modernité réflexive« , à laquelle Ulrich Beck oppose le pessimisme de Jean-François Lyotard, serait donc une réflexion sur de la réflexion. La Science, gonflée d’une belle majuscule, trouvera les solutions. Elle les trouve toujours. Après tout, c’est cela la Science pour la gauche culturaliste : la réponse évidente à des questions qu’elle ne se pose que pour titiller du concept (Lumières, pas Lumières, réflexion, réflexion de réflexion…) La Science, pour la gauche culturaliste, c’est le point, de jonction entre un état de fait et un recouvrement idéologique du présent par des catégories héritées qui fonctionnent en culture hors sol. Proposons un séminaire, un de plus pour bailler : « chers collègues de Munich, sommes-nous plutôt dans la situation de la fin du XVI ou de la fin du XVII ? »
  • La question n’est pas de savoir si il y a toujours eu des intellectuels pour annoncer la fin du monde mais de savoir si le monde d’hier vaut pour le monde d’aujourd’hui. Il y a bien quelque chose d’insupportable chez les intellectuels qui confondent leurs trois bouts de concept avec le réel de la planète. Les concepts s’empilent les uns sur les autres, une première mouture appelle une surmouture, une première conscience une surconscience. Il faut affiner le « moderne », polir « le progrès », relustrer le grand luminaire « humaniste ». De toute cette glose, nous n’en sortirons peut-être jamais. Par contre, l’énergie mobilisée pour déplacer une vertigineuse quantité de matière à la surface de la terre doit être produite. Cette production n’est pas, comme nous le souffle la plume culturaliste, une deuxième inflexion de la modernité ou un approfondissement de l’esprit des Lumières. Ces enluminures nous masquent une quantification bien pesante, certainement trop peu aérienne pour les esprits déliés de la « critique critique » culturaliste, celle du bon Bauer au temps de Marx. « Ah, mais vous êtes pessimiste ! Mais très cher, souvenez vous du XVIIe siècle…Et puis vous savez, les chiffres, ça se manipule, ça se transforme, il ne faut jamais trop croire les chiffres. » Parfaite collusion du culturalisme de salon et de la simulation intégrale, celle-là même qui volatilise le réel de la planète dès que la discussion devient terreuse ou mazoutée. Le culturalisme, dit de gauche, est ainsi parfaitement en osmose avec la virtualisation de son temps.

 

  • « Mais très cher, la fin du monde n’a jamais eu lieu ! ». Ah bon ? Tu déconnes.