Régis Debray et Guy Debord – Amnesia in the Amnesia ?

Régis Debray et Guy Debord – Amnesia in the Amnesia ?

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« Le réflexe d’internationalisme, que les spécialistes des coexistences pacifiques et des guérillas exotiques avaient prématurément enterré dans l’oubli ou dans les oraisons funèbres du stupide Régis Debray ».

Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, 68

« Parce qu’il circule sur le réseau, à côté d’informations utiles, et faute de filtres, une infinité d’inepties, d’inexactitudes et de malveillances qui font brouillage, en sorte qu’une mise au clair et au net peut s’avérer utile. Car des deux choses qui menacent le monde, l’ordre et le désordre, la deuxième semble aujourd’hui la plus menaçante. »

Régis Debray, 2007

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(reprise septembre 2007)

  • Matinée du 29 novembre 2016. Le peuple cubain – vous avez dit populisme  ? – s’amasse Place de la Révolution à Cuba pour rendre un dernier hommage à Fidel Castro. Patrick Buisson – vous avez dit Aufkläreur ? – cite Guy Debord sur les ondes de France Inter. Régis Debray – vous avez dit révolutionnaire ? – est passé de Cuba « au deuil de l’histoire comme accomplissement d’un grand destin. » (Le point, septembre 2015). Avant de faire le deuil de l’histoire, relisons ses archives.

 

  • L’archive en question s’intitule Les pleureuses du printemps. De quoi nous réchauffer mi-novembre. Elle est datée du 13 juin 1977 dans Le nouvel observateur. Dans ce texte, afin de contrer la médiocre poussée télévisuelle des « nouveaux philosophes », dont l’inénarrable Bernard-Henry Lévy, Régis Debray convoque Guy Debord et Raoul Vaneigem, La société du spectacle du premier ; le Traité du savoir-vivre du second.

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« « La société du spectacle » est de 67, comme le « Traité du savoir-vivre ». Cette critique en raison de la vie quotidienne n’est pas seulement superbe : elle constitue l’une des deux tentatives de pensée postmarxiste qui se soit fait connaître du public. Le bouleversant paradoxe étant qu’elle est construite avec des instruments pour l’essentiel prémarxiste. En gros : Vaneigem et Debord, c’est Feuerbach se retournant sur Marx. Que l’anachronisme ait pu atteindre à cette actualité, que Feuerbach puisse fonctionner après et contre le marxisme d’institution, voilà une question de fond dont je ne comprendrai jamais pourquoi elle ne tracasse pas plus les docteurs de la loi. Je m’étonne néanmoins que personne n’ait encore pensé à laisser deux chaises vides dans les débats et colloques sur l’air du temps, pour ces deux hommes sans visage et sans nom qui surplombent de haut la myriade de petits cousins qui les pillent depuis une décennie ». (1)

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  • Comparons ce texte à un autre, du même Régis Debray, publié en 2007. Un petit essai intitulé L’obscénité démocratique, dans la très courtoise série des Café Voltaire, renouveau de l’esprit critique chez Flammarion par Régis Debray, Lionel Jospin ou Jacques Julliard. Dans le chapitre Un pilier de l’ordre nouveau : le situ. Debray, fidèle à ses premiers amours critiques et révolutionnaires, convoque La société du spectacle.

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« L’orthodoxie du jour a son bréviaire, La société du spectacle, et son pasteur trop tôt disparu Guy Debord. Le livre de chevet des pieds plats de l’an 2000 doit son prestige social à un trou de mémoire du gratin local. Les pros de la pub ont oublié qu’il s’agit là d’un remake, en style pseudo-nietzschéen, d’un canevas assez éculé, le fond de sauce de l’hypokhâgneux des années cinquante du siècle dernier, qui l’aidait à boucler n’importe quelle dissertation. »

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  • Debray, 1977 : « Cette critique en raison de la vie quotidienne n’est pas seulement superbe : elle constitue l’une des deux tentatives de pensés postmarxiste qui se soit fait connaître du public ». Debray, 2007 : « Les pros de la pub ont oublié qu’il s’agit là d’un remake, en style pseudo-nietzschéen, d’un canevas assez éculé, le fond de sauce de l’hypokhâgneux des années cinquante du siècle dernier ». On n’ose espérer, étant donné la créativité des variations sur le sujet, le Debray 2037 sur Guy Debord.
  • Une première lecture, la plus faible, consistera à dire que Régis Debray ne sait plus ce qu’il dit ou qu’il écrit n’importe quoi – ce qui revient à peu près au même. Cette lecture accorde, pour le dire à la façon de Michel Foucault, « une place prédominante au sujet d’énonciation ». Ici Régis Debray. On pourrait même se laisser aller à quelque psychanalyse sauvage de l’auteur. Sénilité précoce ? Refoulement d’un désir infantile ? Par déontologie critique, je préfère laisser à l’intéressé le paiement de ses séances.

 

  • Autrement plus féconde m’apparaît l’auscultation des raisons du retournement de veste. A la place d’une digression sans intérêt sur les états d’âme de Régis Debray, j’opte pour une confrontation terme à terme des énoncés produits. Appelons cela, avec tout le pompeux que réclame l’initiative, la méthode des calques. Etant donné qu’il est malaisé de saisir directement l’idéologie rampante de notre période, cyniquement déniaisée mais objectivement effrayante, l’entreprise consistera, par superposition des énoncés produits, à mesurer l’écart entre l’hier et l’aujourd’hui. Hier, La société du spectacle c’était une riche tentative de pensée postmarxiste. Aujourd’hui, un fond de sauce hypokhâgneux en style pseudo-nietzschéen. Hier, Régis Debray inscrivait le travail de Guy Debord dans une perspective élargie, à savoir la tentative d’une pensée postmarxiste. Sa lecture de Debord se faisait politique au sens où elle engageait le texte dans le contexte de la période. Aujourd’hui, le texte, coupé de son contexte, devient support d’un effet de plumeau mondain. D’une réflexion politique globale, la réflexion s’avachit en une mièvre remarque stylistique.

 

  • En 1977, Régis Debray se crispe sur Bernard-Henri Lévy. Un peu de Bernard-Henri Lévy, pour la nostalgie : « De quel lieu résister ? Cela va de soi : jamais plus nous ne serons les conseillers des Princes, jamais plus nous ne viserons le pouvoir » (3) Toujours du même : « Piteuse figure en fait, que celle de l’intellectuel « révolutionnaire », sel de la terre croit-il, fusilleur de réalité ». Et pour finir : « Nous voilà autrement dit dans la troublante position de n’avoir plus, pour trancher en politique, que les plus fragiles, les plus incertains outils. Il est temps, peut-être, d’écrire des traités de morale ». En 1977, le publicitaire du concept, Bernard-Henri Lévy, clame sa « morale provisoire« . Trente ans passés, les éditions Flammarion font passer pour un pamphlet critique une causerie de salon amnésique. Le café Voltaire ? « Un lieu de liberté et de conversation, comme a su en susciter l’esprit français, où l’on peut croiser Gambetta, Verlaine, Delacroix, ou encore Mallarmé. Plus tard, la proximité du mercure de France et de la librairie de Sylvia beach, y conduit Gide, Valéry, Larbaud et tous les Américains de Paris » (4). Magique.
  • Plus comique encore. Bernard-Henri Lévy jette en 2007, sur son bloc-note du Nouvel observateur, son regard d’aigle philosophe sur les grandes sentences de Régis Debray. « Au cas où vous auriez raté les précédents épisodes et n’auriez toujours pas bien saisi ce que Régis Debray veut dire quand il oppose, depuis vingt ans, « « Républicains » et « Démocrates », ce petit livre est pour vous. Il s’intitule « L’obscénité démocratique » (Flammarion) – titre qui a le mérite, déjà, d’annoncer franchement la couleur. On y apprend, entre autres plaisantes informations, que Guy Debord n’était qu’un plagiaire de Ludwig Feuerbach, lui-même « géniteur philosophique de Marx » ( sic ) » Quand l’anti-barbare à morale provisoire Bernard-Henri Lévy ironise en 2007 sur l’usage fait par Régis Debray de Guy Debord, le même Régis Debray qui en 1977 s’appuyait sur Guy Debord pour pointer l’inconsistance du même Bernard-Henri Lévy. Qui s’étonnera, quand l’amnésie fait figure de détermination en dernière instance, que Patrick Buisson cite Guy Debord, en 2016, sur la matinale de France Inter ?
  • Entre 1977 et 2007, Régis Debray a abandonné « la seule pensée qui ait été et demeure directement en prise sur 68, celle des situationnistes » (5) Sous le plumeau du médiologue vieillissant, dans l’esprit de Voltaire, mais le café mondain, La société du spectacle s’est transformé en bouillie pour potache. Au-delà de sa profonde niaiserie, le reniement de Régis Debray confirme en retour quelques thèses de La société du spectacle. Trente ans après, la banalisation par vague association mentale du mouvement situationniste fait office de critique impertinente  . Le texte de Debray se consomme dans le confort rondouillard d’une complaisance drapée d’ignorance. Le lecteur doit repartir des pages 28 – 29 avec son Debord-je-connais et son le-situ-n’a-plus-de-secret-pour-moi. Debord, toujours dans La société du spectacle, dit-il autre chose lorsqu’il écrit : « Le mouvement de banalisation qui, sous les diversions chatoyantes du spectacle, domine mondialement la société moderne, la domine aussi sur chacun des points où la consommation développée de marchandises a multiplié en apparence les rôles et les objets à choisir. » (7) Banalisation de la pratique, banalisation des résistances du texte, de ses points de butée, banalisation des effets du discours. Reste l’eau de vaisselle conceptuelle à vidanger en essais saisonniers pour entretenir l’apparence d’une contestation sans objet. Pour avoir une conception bien trop épaisse de ce qu’il faudrait aujourd’hui entendre par spectacle, le lecteur manquera peut-être l’efficacité des analyses de Guy Debord.

 

  • Comment celui qui dénonce le spectacle des autres, l’obscénité des tiers que par courtoisie éditoriale le critique à jabot s’abstient bien de nommer, tomberait sous le coup de la catégorie en question ? Régis Debray, dans sa précipitation dissertative, manque cet autre avertissement de Debord – faut-il d’ailleurs le regretter tant ce rappel aurait fait tache sur son napperon ? « Sans doute, le concept critique de spectacle peut aussi être vulgarisé en une quelconque formule creuse de la rhétorique sociologico-politique pour expliquer et dénoncer abstraitement tout, et ainsi servir à la défense du système spectaculaire. Car il est évident qu’aucune idée ne peut mener au-delà du spectacle existant, mais seulement au-delà des idées existantes sur le spectacle » (8)

 

  • Une idée existante sur le spectacle ? Le spectacle c’est la télévision, mais pas n’importe laquelle, la décérébrée, celle de ses présentateurs abrutis qui déversent en prime time leurs râles écoeurants flanqués de quelques badernes bousillées par leur propre vide scrutant de leurs yeux de cocker l’érection de l’audimat. En effet. Mais le spectacle c’est aussi la vidange amnésique de l’idée dans des petits essais gâteux qui se prétendent, avec force bandeaux, critiques et impertinents. « Certes, dans une société qui a besoin de répandre une sous-culture de masse, et de faire entendre ses pseudo-intellectuels spectaculaires, beaucoup de termes doivent être normalement vulgarisés à grande allure.» (9) Et Debray, au jeu de la vulgarisation sans escale, ne fait pas dans le détail. Voilà que les situationnistes renversent leur amour de Dieu «en amour de l’humanité agissante et sentante. Bref, la tradition évangélique est sauve» ; sauf aussi le somnambulisme.
  • « Repeinte en rouge vif, couleur « révolution prolétarienne », fond de l’air oblige, cette exaltation vantarde de l’immédiateté postule un éternel printemps où notre vérité nous serait donnée d’instinct et sans frais, sans avoir à se construire péniblement dans des salles de classe et de spectacle ; où plus personne n’aurait plus besoin de sortir de soi pour joindre ses deux bouts ; de s’expatrier dans l’imaginaire pour affronter son réel immédiat ». C’est à croire que Régis Debray confond La société du spectacle avec un livre de Jacques Salomé ou de Christophe André. On attendra en vain les précision sur ces salles de classe ou de spectacle, un calendrier ou un programme, de quoi choisir en conscience la bonne formule. Mais fidèle à la généralité de ses généralités, Régis Debray, revenu de tout, se contente d’un imagier à compléter soi-même. Une connaissance n’aurait pas été de trop, mais pour cela, je sors Debray-77 contre Debray-07, « il est besoin d’ouvriers du concept et non de saltimbanques de la phrase« .
  • A quand une Petite philosophie du vieux con aux éditions Milan, à côté du bricolage et du shopping ? Petite philosophie du rusé ronchon, plus présentable sur les étals mensuels du livre savonnette. Le texte de Debray sonne aussi creux qu’un ramasse crottes révolutionnaire en aluminium. A moins que ce ne soit justement cela le débat d’idées en France, à savoir l’empilement d’essais mercenaires pondus chroniquement par des vieux ronchons amnésiques. «La « critique de la religion », la critique du spectacle est aujourd’hui la condition première de toute critique» (10). La critique de l’indigence de la critique du spectacle est aujourd’hui la condition première de toute critique.

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(1) Régis Debray, Nouvel Observateur, 13 juin 1977.

(2) Régis Debray, L’obscénité démocratique, Paris, Flammarion, 2007.

(3) B. Henri-Lévy, La barbarie à visage humain, Paris, Figures Grasset, 1977, p. 221.

(4) Café Voltaire, présentation des éditions, à lire en quatrième.

(5) Régis Debray, Nouvel Observateur, 13 juin, 1977.

(6) Régis Debray, L’obscénité démocratique, op. cit., p. 28.

(7) G. Debord, La société du spectacle, § 59.

(8) G. Debord, La société du spectacle, § 203.

(9) Internationale Situationniste, Numéro 10, Mars 1966.

(10) Internationale Situationniste, Numéro 9, Août 1964.

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« Parce qu’il circule sur le réseau, à côté d’informations utiles, et faute de filtres, une infinité d’inepties, d’inexactitudes et de malveillances qui font brouillage, en sorte qu’une mise au clair et au net peut s’avérer utile. Car des deux choses qui menacent le monde, l’ordre et le désordre, la deuxième semble aujourd’hui la plus menaçante. »

Généalogie du foutage de gueule philosophico-médiatique

Généalogie du foutage de gueule philosophico-médiatique

medium_anatole_ferry_luc1(31 janvier 2008, reprise)

« On connaît le mot de Hugo selon lequel «la foule trahit parfois le peuple ».

Luc Ferry, à propos de la belle victoire de François Fillon, novembre 2016.

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  • « La première philosophie à anéantir la notion d’idéal en tant que telle et à préparer ainsi sans le savoir les esprits aux conséquences intellectuelles et morales de la mondialisation, est la « généalogie » nietzschéenne. » (1) Ce moignon extrait de Familles, je vous aime, de l’incontournable Luc Ferry, nous apprend que la généalogie nietzschéenne a préparé les esprits aux conséquences de la mondialisation. Par contre, l’accumulation de formules dénuées de sens depuis un bon quart de siècles, la campagne promotionnelle ininterrompue de stupidités massivement communicables, pour ne pas dire le foutage de gueule philosophico-étatique, à moins que ce ne soit la crétinerie pseudo-kantienne, n’y sont strictement pour rien.

 

  • En 1977, François Aubral et Xavier Delcourt signaient un texte d’analyse – et non un pamphlet au sens où l’entendrait le premier bousilleur cathodique – intitulé Contre la nouvelle philosophie. Il se trouve que Luc Ferry n’est pas directement apparenté à cette nouvelle philosophie. On pourrait pourtant, quarante ans après, faire subir à son texte le même traitement. Pourquoi ? La réponse de François Aubral et Xavier Delcourt, en 1977, est limpide : « La « nouvelle philosophie » a toutes les apparences d’un spectacle tapageur et grossier. La nouveauté, c’est que parmi les bonimenteurs de la foire, certains, aujourd’hui, choisissent de se réclamer de la philosophie. Une mode ? Sûrement, mais si bruyante qu’elle éveille notre stupeur. Ce livre est né du sentiment de dégoût que nous inspire cette mascarade de professionnels de la philosophie qui se vautrent dans la mare aux balivernes, avec les mystificateurs. Quand les impostures se font philosophiques, on ne doit pas hésiter à recourir aux concepts pour combattre leurs prétentions. Mais la présence des « nouveaux philosophes » dans cette « société du spectacle » dont ils partagent avec ardeur les méthodes indiquent que le phénomène déborde le seul champ philosophique. Nous devions prendre en compte le battage publicitaire orchestré avec la participation des auteurs eux-mêmes. Que les idées agissent surtout par le bruit dont on les entoure, le fait est connu : mais cette conception spectaculaire avait jusqu’ici épargné la philosophie. Mettre en rapport une analyse critique des doctrines à la mode et une évocation de leurs méthodes promotionnelles pouvait, nous semblait-il, donner à penser : au point de rencontre de ces deux démarches, on ne s’étonnera pas de rencontrer la politique. » (2)

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  • Il se trouve que le travail de François Aubral et Xavier Delcourt, auquel Gilles Deleuze fait référence dans son texte de 1977 « A propos des nouveaux philosophes et d’un problème plus général » (3), n’a pas fait le poids. Qui s’en étonnera ? Il dessinait pourtant, bien au-delà de la charge, les grandes lignes d’un travail dont je me reconnais sans hésitation. Quarante ans après la publication du texte de François Aubral et Xavier Delcourt, alors que le processus de promotion de la philosophie marchande a atteint un stade que ces deux là n’auraient certainement pas pu imaginer même dans leurs pires cauchemars, le travail critique est devenu une nécessité. Face aux flux de conneries (4) que ceux qui se sentent armés prennent la parole et que les autres aillent chercher des armes.

 

  • Relisons Deleuze. « Ce qui a changé la situation pour moi, c’est le livre d’Aubral et Delcourt, Contre la nouvelle philosophie. Aubral et Delcourt essaient vraiment d’analyser cette pensée, et ils arrivent à des résultats très comiques. Ils ont fait un beau livre tonique, ils ont été les premiers à protester. Ils ont même affronté les nouveaux philosophes à la télé, dans l’émission « Apostrophes ». Alors, pour parler comme l’ennemi, un Dieu m’a dit qu’il fallait que je suive Aubral et Delcourt, que j’aie ce courage lucide et pessimiste » (5). Quel courage en définitive ? Celui de s’engager dans une voie des plus minoritaires. Non pas la voie prétendument minoritaire des adjudants chefs de l’animation collective mais celle inaudible aux oreilles du plus grand nombre. Et les quarante années passées donnent toute raison à la raison marchande. Qui se souvient d’ailleurs de l’essai critique de François Aubral et de Xavier Delcourt ? Fatalité de l’histoire ?

 

  • La généalogie nietzschéenne complice de la mondialisation ? Qui dit mieux ? S’agit-il d’un mauvais journalisme ? Non point. Nous trouvons dans le texte de Luc Ferry les fameux repères philosophiques : « généalogie nietzschéenne », « notion d’idéal », « conséquences intellectuelles ». Plutôt monstre hybride entre idiotie, culture, philosophie et prétention. Qu’est-ce que la généalogie nietzschéenne pour le nigausophe national anti-populiste en Jaguar ? « La matrice ultime de toutes les avant-gardes, de toutes les philosophies du soupçon dont la tâche est de faire voler en éclats la double illusion du sens et de la transcendance ». Proposition creuse. Le rôle des avant-gardes est de créer des lignes de faille dans l’engourdissement consensuel de chaque période. Que vient faire la transcendance ou sa critique dans cette exigence ?
  • Qu’est-ce que d’ailleurs la transcendance pour Luc Ferry ? Tout et rien. Ornée de quelques majuscules cela peut être : le Sens, les Valeurs, la République, l’Homme, l’Humanité, la Famille… Tout mais surtout n’importe quoi. Il faut que les délimitations restent flexibles, ajustables en fonction du papier presse, accommodables à toutes les sauces. Un faible taux de participation et ce sera la transcendance républicaine en danger. Un acte terroriste et la nécessité des valeurs frappe à la porte des maisons d’édition. Tout cela me ramène au livre perdu pour la science de François Aubral et Xavier Delcourt : « « L’air du temps » trouvant plaisir à rencontrer dans la « nouvelle philosophie » quelques-unes de ses ritournelles, la mode accroche. Son goût du spectacle, « la nouvelle philosophie » le partage d’ailleurs avec les mœurs politiques actuelles. Réformes-gadjets, poudre aux yeux, lancement de bulles de savon : on gouverne aujourd’hui à grands jets de fumée publicitaire avec les méthodes du marketinget du traitement de l’information » (…) « Grimée à traits appuyés, jouant miroirs et séductions, tel un objet à vendre, elle arpente le trottoir des opinions. Elle lance ses œillades, toute à son déhanchement, pour nos plaisirs vénaux. Elle se prostitue.» (6) Cette végétation intellectuelle appelle comme son double la mise en accusation de tout ce qui pourrait soupçonner ses intentions. Appelons cela « philosophie du soupçon », « déconstruction », « généalogie nietzschéenne ». Tout ce qui ponctuellement aurait quelque force pour faire obstacle à son commerce doit être lu comme alliance objective avec ce qui exploite l’homme. Staline s’y retrouverait.
  • « La déconstruction des idoles, selon une logique qui confine à la tautologie, conduit au final à un monde sans idéaux dont les processus anonymes et aveugles auxquels donne lieu en permanence la mondialisation constituent les illustrations les plus parfaites . Encore une fois, que l’intention de Nietzsche et de ses disciples « de gauche » ne soit pas celle-là est une évidence… qui n’empêche nullement la vérité objective de ses effets. » (7) Moi, Luc Ferry, je sais les effets de celui qui ne les sait pas. Moi, Luc Ferry, je sais objectivement ce qui résulte de l’intention… puisque les effets sont là. Voyons pour les effets. Du livre savonnette vendu à la palette aux éditions XO ? Une succession de slogans cautionnés « écrivain et philosophe » ? Du Nietzsche en trois lignes et deux lippées ? Quelques complaisances télévisuelles, deux trois boîtes de cirage, une belle carrière ? Finalement, en toute logique, Luc Ferry devrait se réjouir de la déconstruction car c’est elle qui lui assure son fonds de commerce. La mondialisation de ce n’importe quoi qui n’est jamais un n’importe quoi conditionne en effet l’existence médiatique des Luc Ferry and co. Sans cette déconstruction des valeurs Luc Ferry n’aurait jamais pu passer pour un philosophe. Il a fallu pour cela, depuis quarante ans, que le public soit dressé. Il a fallu que la redondance se fasse sentir, qu’elle écrase toute initiative individuelle, qu’elle empêche au travail de la critique de faire son œuvre. Il a fallu que les voix discordantes soient cantonnées à quelques maisons d’éditions courageuses. Non pas qu’il y ait quelques censures d’Etat, je veux dire financièrement courageuses. Aujourd’hui la censure, c’est le manque d’argent. Il a fallu encore que les résistances baissent pavillon face à autant de sottises, qu’un nombre indéterminé de journalistes crachent au bassinet. Et on engage trois lignes sur Nietzsche afin de valider l’idée que son œuvre accompagne par sa critique la mondialisation ? En un mot, on se fout de la gueule du monde.

 

  • Il va sans dire que Luc Ferry, depuis approximativement trente ans, ne pense pas Nietzsche, incapable d’affronter le texte sans y plaquer sa mauvaise tisane. Je passe le charabia sur les avant-gardes de la page 36… pour en venir, fin de page, à ceci : « C’est ainsi que l’un des derniers en date, le joyeux mois de Mai, dont certains leaders se réclamaient volontiers des philosophes du soupçon et de leurs héritiers (de la « Pensée 68 »), va incarner dans la réalité une deuxième contestation des normes « bourgeoises » et républicaines, notamment dans la sphère de l’université et de l’école, qui aura elle aussi pour effet de désacraliser les « idéaux supérieurs » qui les animaient tant bien que mal jusqu’alors. Rien n’est plus significatif à cet égard que le discours critique déployé tous azimuts à l’encontre de l’ennemi par excellence rebaptisé pour l’occasion « aliénation » ». (8) Tout mouvement critique qui ne se paye pas de mots ne désacralise pas l’idéal, comme le radote Luc Ferry, mais révèle le pouvoir sous son drapé d’idéalité à l’endroit où il s’énonce. Le propre de l’instrumentalisation de l’idéal est de détourner en aliénant n’en déplaise à Luc Ferry, « écrivain, philosophe » de son état. La question n’est plus « que sont les idéaux ? » mais plutôt « à quel type d’instrumentalisation sert telle ou telle forme d’idéalité ? »

 

  • Le vide fait partie du produit, il en conditionne l’usage et la réception. Le pouvoir se donne à celui qui manipule au mieux un capital d’opinions et il n’est assurément pas dans l’intérêt de ceux qui le prennent de démonter ses mécanismes. François Aubral et Xavier Delcourt en 1977 se risquaient à un constat que je partage. « Pourquoi les intellectuels devraient-ils s’en tenir aux sourire narquois, aux haussement d’épaules fatalistes, devant les galipettes dont les effets sont publics, lorsque celles-ci affectent de les représenter ? Quelle vision élitiste de la culture permet-elle de poser la non-intervention en règle de savoir-vivre, lorsque les arguments de l’ennemi sont dérisoires ? Croirait-on naïvement, du côté des penseurs, que l’histoire jugera, sans se préoccuper de l’impact immédiat des manœuvres ? Quel béat optimisme peut faire imaginer que ce ne sont pas les idées les plus bêtes qui mènent le monde? Devant l’imposture, où se situe la limite entre le silence nécessaire et l’obligation de parler ? Si les « nouveaux  » thaumaturges ne prétendaient se poser en politiques, nous les aurions volontiers laissés, comme allumeur de réverbère, à l’entretien de leurs trente-six chandelles » (9)

 

  • Ont-ils eu politiquement d’autres réponses que leur propre écho ?

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(1) L. Ferry, Familles je vous aime, Politique et vie privée à l’âge de la mondialisation, Paris, Edition XO, 2007, p. 32.

(2) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, Paris, Gallimard, 1977, pp. 35-36.

(3) G. Deleuze, Le Monde, 19-20 juin 1977.

(4) Une remarque en passant. On trouvera l’expression « flux équivalent de conneries » à la page 280 de l’Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari. Il ne s’agissait pas, pour Deleuze et Guattari, de faire de la critique à bas prix  comme le soutient Henri Lefebvre à partir d’une « hypothèse bergsonienne » ou d’une «théorisation tardive d’un « gauchisme » qui a échoué dans la politisation de telle ou telle question réelle mais périphérique (les prisons, la drogue, la folie, etc.) et retombe sur la négation du politique. (Henri Lefebvre, La survie du capitalisme, Paris, Anthropos, 1972, p. 45). La question est plutôt de savoir quelles sont nos armes face aux flux de connerie ? Connerie orchestrée aussi bien par l’Etat instructeur que par le commerce cathodique des plus sombres débilités. Le couplage « flux » et « conneries » répond bien à cette transversalité.

(5) G. Deleuze, Le Monde, 19-20 juin 1977.

(6) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, op. cit., p. 241.

(7) L. Ferry, Familles je vous aime, Politique et vie privée à l’âge de la mondialisation, op. cit., p. 37.

(8) L. Ferry, A. Renaut, 68-86, Itinéraires de l’individu, Paris, Gallimard, 1987

(9) F. Aubral, X. Delcourt, Contre la nouvelle philosophie, op. cit., pp. 325-326.

Misère du culturalisme de gauche

Misère du culturalisme de gauche

ulrich-beck-a-re-vitalised-sociological-imagination1(12 octobre 2007, reprise)

  • Une certaine posture consiste à nier le caractère inédit de notre présente situation. Le nouveau progressisme pioche dans l’histoire pour faire de notre aujourd’hui un ancien hier. Ainsi Ulrich Beck (1944-2015) comparait le « pessimisme des intellectuels » contemporains au « pessimisme des intellectuels européens » au XVII. « Regardez, nous travaillons ici à Munich avec l’Institut d’histoire de la Renaissance, et c’est très intéressant de comparer notre époque à celle du XVIe-XVIIe siècle, au lendemain des Guerres de religion. Alors que les pensées métaphysique et religieuse ne faisaient qu’un et que la guerre avait détruit tout espoir, il régnait chez les intellectuels européens un profond pessimisme, comme de nos jours. Les penseurs, et particulièrement les Allemands, affirmaient que plus rien ne pourrait naître. Et pourtant, c’est aux XVIIIe et XIXe siècles qu’un nouvel ordre moderne est apparu et qu’on a inventé la démocratie moderne, si naturelle pour nous aujourd’hui. De tout temps, il y a eu des intellectuels pour annoncer la fin du monde, mais celle-ci n’a jamais eu lieu ! » (Ulrich Beck).
  • Que faut-il conclure de cette vague analogie ? Que nous allons réinventer la démocratie ? Que l’idée de progrès va se remettre à fleurir? Ulrich Beck considère la mondialisation comme un fait définitivement acquis. La mondialisation ? La mondialisation des échanges peut tout aussi bien être considérée comme un moment de l’histoire où le coût de l’énergie engagée dans le transport et le déplacement quotidien de milliards de molécules à la surface de la terre est inférieur à la plus value de ces déplacements. Considérer la mondialisation comme un horizon indépassable, c’est implicitement reconnaître que cette situation entre coût énergétique du déplacement moléculaire et gain de ce déplacement restera inchangée. Cette thèse n’est autre que le dogme progressiste par excellence. « Regardez, nous travaillons ici à Munich avec l’institut d’histoire de la Renaissance, et c’est très intéressant…« . Que cela stimulait l’activité intellectuelle d’Ulrich Beck est une chose, que cela éclaire notre présent en est une autre.
  • Cette rhétorique du déni cherche sa filiation historique, son référentiel stable. Il existe pourtant des conditions matérielles déterminées, recouvertes par une simulation intégrale, qui ont rendu possible un état de fait de la planète. La froide considération de cet état de fait est de loin beaucoup mois stimulante que le jeu des parallélismes historiques. A la différence de ces derniers, qui peuvent être conduits bien au chaud, dans le confort boisé de l’écoute, en laissant inchangées nos options lourdes, la prise en compte des déterminations matérielles ne flattent pas l’esprit. Pour la gauche culturelle, le jeu avec le concept est toujours suffisant. « Utopie » par ci, « Europe » par là, les « Lumières » sont à rallumer, saisons après saisons. Les Lumières mais sans le déplacement des molécules. La simulation des Lumières contentera l’intellectuel progressiste ; pour le reste, il suffit d’appuyer sur l’interrupteur. La « seconde modernité réflexive« , à laquelle Ulrich Beck oppose le pessimisme de Jean-François Lyotard, serait donc une réflexion sur de la réflexion. La Science, gonflée d’une belle majuscule, trouvera les solutions. Elle les trouve toujours. Après tout, c’est cela la Science pour la gauche culturaliste : la réponse évidente à des questions qu’elle ne se pose que pour titiller du concept (Lumières, pas Lumières, réflexion, réflexion de réflexion…) La Science, pour la gauche culturaliste, c’est le point, de jonction entre un état de fait et un recouvrement idéologique du présent par des catégories héritées qui fonctionnent en culture hors sol. Proposons un séminaire, un de plus pour bailler : « chers collègues de Munich, sommes-nous plutôt dans la situation de la fin du XVI ou de la fin du XVII ? »
  • La question n’est pas de savoir si il y a toujours eu des intellectuels pour annoncer la fin du monde mais de savoir si le monde d’hier vaut pour le monde d’aujourd’hui. Il y a bien quelque chose d’insupportable chez les intellectuels qui confondent leurs trois bouts de concept avec le réel de la planète. Les concepts s’empilent les uns sur les autres, une première mouture appelle une surmouture, une première conscience une surconscience. Il faut affiner le « moderne », polir « le progrès », relustrer le grand luminaire « humaniste ». De toute cette glose, nous n’en sortirons peut-être jamais. Par contre, l’énergie mobilisée pour déplacer une vertigineuse quantité de matière à la surface de la terre doit être produite. Cette production n’est pas, comme nous le souffle la plume culturaliste, une deuxième inflexion de la modernité ou un approfondissement de l’esprit des Lumières. Ces enluminures nous masquent une quantification bien pesante, certainement trop peu aérienne pour les esprits déliés de la « critique critique » culturaliste, celle du bon Bauer au temps de Marx. « Ah, mais vous êtes pessimiste ! Mais très cher, souvenez vous du XVIIe siècle…Et puis vous savez, les chiffres, ça se manipule, ça se transforme, il ne faut jamais trop croire les chiffres. » Parfaite collusion du culturalisme de salon et de la simulation intégrale, celle-là même qui volatilise le réel de la planète dès que la discussion devient terreuse ou mazoutée. Le culturalisme, dit de gauche, est ainsi parfaitement en osmose avec la virtualisation de son temps.

 

  • « Mais très cher, la fin du monde n’a jamais eu lieu ! ». Ah bon ? Tu déconnes.

 

Fillon est président de la République… (karoké 2017)

Fillon est président de la République…

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  • Il était une fois au CHU de Nice
  • Des enfants entassés, tout un tas de patients
  • Une attente de quatre heures,  quels que soient les services,
  • Je leur dis simplement : Fillon est président.

………..

  • Fillon est président de la République
  • Tu feras de l’histoire à grands coups de triques
  • Sors ton uniforme et range ta critique
  • Faut rentrer dans le rang, Fillon est président.

 ………..

  • Fillon est président de la République
  • Plus de remboursement, sur les antibiotiques
  • En dessous de quarante, si t’as mal à la tête
  • Une douche et au lit, faut penser à la dette.

 …………

  • Fillon est président de la République
  • Finis vite ton kebab, la France est catholique
  • Que tu sois né ici, à Dakar, à Tunis
  • N’oublie pas le missel, ton papa c’est Clovis.

 ………..

  • Fillon est président de la République
  • Recrutement massif dans le service public
  • Trois cent mille bénévoles pour un plan de relance
  • Bienvenus citoyens, amoureux de la France.

 ………….

  • Fillon est président de la République
  • Trente-neuf heures ou soixante ce sera fantastique
  • On s’emmerde le dimanche et puis les jours chômés
  • Un petit 49.3 et plus de jours fériés.

 …………

  • Fillon est président de la République
  • On l’a bien mérité, la France est amnésique
  • Elle vénère les chefs, les kapos, les violents,
  • Dépressive et soumise, elle fait peur aux enfants.

 

 

 

Révolution !

Révolution !

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Tambours

A compter du premier jour du mois de mai 2017, an I de la VIeme République, chaque commune élira des représentants. Chaque candidat postulera à la mairie rattachée à son domicile. Il suffira simplement d’être majeur, assujetti à l’impôt, n’avoir pas plus de soixante ans et ne pas être énarque. Ces élus deviendront, à compter du présent avis, des grands électeurs. Ces grands électeurs éliront à leur tour mille citoyens parmi lesquels, par tirage au sort, on retiendra deux cent cinquante représentants. Ces deux cent cinquante citoyens formeront, sous quinzaine, l’assemblée nationale. Parmi les deux cent cinquante, en conclave, une élection nommera, dans un mois au plus tard, à compter du présent avis, un chef de gouvernement. Une fumée blanche en place de la Concorde au pied de l’obélisque marquera la fin de l’élection. Un crieur en place publique délivrera aux citoyens le nom de l’élu. Le chef de gouvernement nommera alors ses ministres dans le quorum des deux cent cinquante. Un renouvellement se fera par tiers tous les trois ans. Un citoyen pourra exercer une fonction politique au maximum pendant six ans. Il deviendra ensuite inéligible à vie. Le Sénat, à compter du présent avis, et tenant compte de la clause des soixante ans, est mis d’office à la retraite. A compter de ce jour, le système des partis, système féodal, est aboli et avec lui toute professionnalisation et carriérisme politique. A la place de la devise publicitaire Egalité, liberté, fraternité, on inscrira au fronton de chaque mairie La politique vient du peuple et y retourne.

Tambours.

Votez Juppé, les filles (karaoké 2017)

Votez Juppé, les filles

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  • Derrière le micro
  • Il fustige les machos
  • Contre les mysogines, séduire les féminines
  • ……..
  • Dernières cartouches
  • C’est vers les dames qu’il louche
  • Elles veulent l’IVG, elles votent Alain Juppé
  • ………
  • Aujourd’hui, elles appellent Juppé, Ali
  • A droite les filles primaires sont toutes identitaires
  • ………
  • Tolérantes, il préfère celles qui dansent du ventre
  • Métissées, un peu bronzées, il va les faire voter
  • …….
  • Il en fait beaucoup
  • Isabelle se pend à son cou
  • En bon chiraquien, il aime les petits seins
  • …….
  • Dernières escarmouches
  • Les belles à gros seins le touchent
  • Si je veux gagner, j’ai besoin des gros bonnets
  • …….
  • Nathalie, NKM est là aussi, elle ne le lâche pas
  • Le duo est magique comme dans le Titanic
  • ……..
  • Finies les manifs,
  • Retirez toutes vos soutifs
  • Les femmes avec Juppé celui qui fait….kiffer…

ahhhh….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre ouverte à Maxime Catroux, éditrice chez Flammarion, à propos de la démission de l’impertinence et de la critique

Lettre ouverte à Maxime Catroux, éditrice chez Flammarion, à propos de la démission de l’impertinence et de la critique

haut1« Halte aux consensus mous, aux fausses évidences, à l’opposition stérile des experts ! Bienvenue à tous ceux qui veulent se construire un avis, par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Impertinents et critiques, ces petits antidotes leurs sont dédiés. » (Flammarion, Collection Antidote)

………………..

A Matthias Roux, premier moteur

 

  • En septembre 2012, le livre que je publiais sentait bon l’air du temps : Vieux réac !, Faut-il s’adapter à tout ? (Paris, Flammarion). Ce livre faisait partie d’une collection de petits essais calibrés, la collection Antidote. Une série de livres en format poche, très colorés, aux titres accrocheurs : Election piège à con, Une Rolex à 50 ans, Un geste pour la planète etc. La promesse éditoriale de la collection était limpide : éveiller le sens critique, résister à l’air du temps sans trop s’en écarter. Matthias Roux, lui-même professeur de philosophie, auteur du premier ouvrage de la collection (J’ai demandé un rapport), me contacta à la demande de Maxime Catroux, responsable de publication Sciences humaines chez Flammarion. Il devait trouver de jeunes « critiques » pour lancer la collection. J’acceptais d’écrire à la condition expresse que le texte puisse garder, après relecture, la veine polémique et politique que j’entendais lui donner, sans parler de la veine satirique que je m’ouvre, dans un silence orgasmique, depuis dix ans sur Internet. De ce point de vue, Maxime Catroux, que j’allais rencontrer à plusieurs reprises durant l’élaboration du projet, fut une interlocutrice valable. Elle prit le texte en l’état, avec ses qualités et ses défauts. Moins convaincue, à la première lecture, par l’orientation de la troisième partie, « Réacs ou mondialistes« , elle me confia, juste avant publication, que le problème de fond se situait sûrement là. Le sens de l’histoire lui donna raison. Bref, une relation assez saine entre une éditrice et un auteur.

 

  • Il va de soi que Maxime Catroux, qui cosigna un mois après la sortie de ce livre, une tribune dans le Monde « Mariage gay : non à la collusion de la haine » (17 novembre 2012) n’aurait pas soutenu un essai faisant la promotion philosophique des valeurs de Sens commun ou de la mal nommée Manif pour tous. Maxime Catroux a une culture politique issue de la gauche critique des années 70 et les références que je développais dans mon livre (Castoriadis, Bourdieu, Baudrillard, Lefebvre entre autres) n’étaient pas sans rapport avec ses déclarations sur la fonction critique de la pensée. Pour les zélotes de la Manif pour tous, son profil correspond aux critères de la gauche bobo culturo-mondaine parisienne. Pour les mères courage des sorties d’école à 16h30, elle pourrait même en être l’idéal type. Non contentes d’inhiber ma libido, ces oies voudraient en effet nous faire croire, à coups de slogans paresseux,  que leurs écœurantes pâtisseries tradi reprennent le flambeau de la défunte pensée critique. Laissons de côté cette volaille et la cohorte de leurs maris suiveurs – en régime patriarcal relooké de rose, l’oie fait la loi. Rien de tel pour regretter la bobo culturo-mondaine parisienne que d’essayer de parler d’Henri Lefebvre à une faiseuse de pâte à crêpe un jour de kermesse. Essayez pour voir. Bref, le livre lui a plu, elle en partageait, dans les grandes lignes, le propos.

 

  • Début août, alors que le livre circulait déjà en sous-main, envoyé par la maison d’édition aux différents faiseurs d’opinion, je reçu un appel de l’attachée de presse. Le Figaro Magazine s’intéressait à moi – que diable ! –  et projetait de publier un portrait de ma petite personne accompagné d’une présentation du livre. Ce que l’on appelle, dans le jargon, les meilleures feuilles. Pour les initiés, il s’agissait de la rubrique idéesmag. J’ajoute qu’un photographe avait pris, quelques jours avant cette date, une série de clichés de ma bobine comme le veut l’usage spectaculaire marchand en de telles circonstances. La tête occupée à rattrouper mes affaires de cyclotouriste, en vue d’un départ imminent pour la vélo voie 6 qui longe le Danube jusqu’à Belgrade, je me fendais donc, sous la pression, d’un courriel  anarchique. Trente secondes chrono pour me décrire comme un digne héritier de Desproges et de Muray, de Baudrillard, de Nietzsche et d’un cinquième que j’oublie sûrement. L’ami qui relut le courriel m’invita cependant à retirer la signature « Harold Bernat, petit fils d’une immigrée espagnole ». Dans l’esprit de Kirilov, pour ceux qui ont des lettres, mais en moins tragique tout de même, j’aurais aimé me dessiner en tirant la langue ou déguisé en Mickey. Au fond, j’avais le sentiment que le livre était derrière moi et qu’il ne pouvait rien sortir de très bon d’une mise en avant de ma bafouille caustique dans le Figaro Magazine à l’heure où l’on barbotte encore le cul dans l’eau.  Je partais donc en vacances, le cœur léger et le mollet prêt, sans trop me soucier de la suite.

 

  • A mon retour, aiguisé par le narcissisme primaire que partagent tous ceux qui pondent un jour, j’achetais sans trainer le Figaro Magazine. Une première. Me voilà à la page 83. « Harold Bernat, L’avenir appartient-il aux réactionnaires ? » A la lecture de ce titre, le 27 août 2012, l’esprit encore au voyage, j’écrivais un texte en reprenant le titre de l’article laudateur : « L’avenir appartient-il aux réactionnaires ? » Les lecteurs un peu attentifs – ceux qui savent de longue date que je n’écris pas pour amuser la galerie le matin sur Europe 1 ou pour flatter des parterres grisonnants d’hédonistes prostatiques – comprendront vite que ce texte est impubliable dans le Figaro Magazine. Mais rassurez-vous, il l’est tout autant dans Libération, Valeurs actuelles ou le Nouvel Observateur. (1) Ce texte est impubliable dans une presse qui utilise les « philosophes, écrivains » seulement comme cautions utiles pour animer des débats dits « de société ». J’étais donc catalogué « réac » et forcément de droite. La suite devait couler de source.

 

  • Rentrée 2012. L’heure est aux conflits, aux fanions, aux tambourins et à la pâte à crêpe. La France s’excite comme elle peut sur le mariage pour tous. Laurent Ruquier, renard médiatique, a flairé le bon coup. Un jeune réac, frais (ah oui ?), caustique (qui ne l’est pas ?), sexy (ça t’excite ?), qui occupe quatre pleine pages dans le Figaro Magazine, quelle aubaine. L’attachée de presse de Flammarion me contacte. Il est midi trente un mercredi. Les cours sont terminés. Je déambule dans le centre ville de Troyes. A l’autre bout de la ligne, la surexcitation est palpable. « Ruquier vous invite à participer à son émission, c’est excellent ! L’enregistrement est prévu demain soir dans les studios. Il vous faudra prendre un hôtel. » En terme de basse organisation, le fait que je vive seul avec mon fils de neuf ans apparaît comme un épiphénomène pour la dame, sans parler des cours de philosophie en fin de semaine. « C’est pas grave », ajoute l’attachée de presse. Vous êtes invité « sur le mariage pour tous en tant que critique ». Je tiens au moins une partie de ma réponse : les nouveaux réactionnaires appartiennent à l’avenir du spectacle.

 

  • Alors que je me laisse un temps minimal de réflexion – à la plus grande surprise de la communicante – je repense à un des chapitres du livre, « l’adaptateur ». Jean-Christophe Buisson, dans son choix d’extraits du livre, avait d’ailleurs cité ce passage : « Nos sociétés ont donné jour à un nouveau type d’homme dont l’activité consiste à commuter entre eux les savoirs et les pratiques afin que personne n’en soit privé. Appelons ce nouveau type d’homme l’adaptateur. Son rôle est identique à celui des petits boîtiers électriques qui font passer du 220 volts au 12 volts. » D’une certaine fidélité à l’esprit critique des années 60-70 au grand talk show, nous sommes bien passés du 220 volts au 12 volts, voire au 6, avec pour horizon la Manif pour tous, les oies, la kermesse et la pâte à crêpes sous les néons bleutés.

 

  • Après deux heures de réflexion, dont une passée chez Lidle à faire les courses, je refuse d’aller chez Ruquier dans ces conditions au grand désespoir de ma chère mère – ah les mères ! – et de l’attachée de presse de Flammarion. Maxime Catroux sait mieux que d’autres l’importance d’un passage dans une émission de ce type pour la promotion d’un livre. Sans entrer dans le fond du problème – à savoir l’aplatissement de la pensée critique sur des questions dites « sociétales » dans un talk show – elle  me signifie que j’aurais dû y aller « tout de même ». Après tout, c’est aussi son métier, n’est-ce pas ? Les textes suivant, au regard de mon indocilité médiatique, n’ont pas trouvé grâce aux yeux de cet éditeur. Retour de carotte.

 

  • Un mois plus tard, nouvel appel de l’attachée de presse, un peu usée par mes caprices de midinette. Radio Notre-Dame aimerait m’entendre causer, de préférence catholiquement, sur le mariage pour tous. Après tout, ne suis-je pas un jeune vieux réac dans le vent ? L’avenir ne met-il pas promis par le Figaro Magazine ? Comprenez, chers amis de la critique critique, combien il m’aurait été facile, en cette fin d’année 2012, en ajustant Bourdieu, Baudrillard, Lefebvre aux ouïes des oies, de faire monter ma pâte dans un contexte hautement favorable (la gauche nouvellement au pouvoir, La manif pour tous, Mohammed Mérah etc.) Mon statut de philosophe agrégé tamponné aurait fait le reste. Sans parler de mon expérience de professeur de philosophie en classes terminales. Moyennant quelques soumissions, je serais devenu très vite une sorte d’anti Bégaudeau. Le Figaro Magazine ne s’y était d’ailleurs pas trompé. A la page 85 de l’article me concernant, une grande photo d’Entre les murs avec Bégaudeau et la jeunesse de France. En sous titre une citation extraite de mon livre : « Qu’est-ce qu’avoir l’esprit ouvert quand on apprend que le plus important dans la vie, c’est de kiffer ? » Le décor était là, dès le début. A une nuance près. Une nuance hégélienne. Je ne suis pas un anti Bégaudeau car je ne me situe pas dialectiquement au même niveau que lui. Ce texte, si besoin, en est une énième preuve. Le sommet de mon ambition intellectuelle ne consiste pas à fuir l’Education nationale, à monter des petites saynètes qui gravissent les marches de Cannes sous les applaudissements des fossoyeurs de l’école publique , à chroniquer la tendance qui vient. Mon insatisfaction ne se marchande pas en petites sucreries mondaines. Je suis d’une autre violence, d’une autre farine diront les oies dans un éclair de lucidité gastronomique. Adversaire non complice.

 

  • Quatre ans après, sans que ma petite histoire d’édition ait pris une ride, où en sommes-nous ? Plutôt d’où venait la trahison de la promesse « critique et intempestive » ? De la droite catho ? De la gauche bobo ? De Laurent Ruquier qui fait son travail ? De Maxime Catroux qui fait le sien ? De l’attachée de presse qui cherche à concilier les deux ? Du Figaro Magazine qui me cite sur quatre pages  sous le chapeau « nouveau réac »? De Libération qui ne cite plus rien mais laisse ses pages idées à des arrivistes de la culture ? La trahison commence quand, par un profond renoncement, l’esprit abdique au profit de quelques compensations dérisoires. Cette petite expérience éditoriale m’a fait comprendre une chose : soit on est dedans ; soit on est dehors. Il n’y a pas d’entre-deux. On ne peut pas jouer sur tous les tableaux : par exemple monter une collection critique et intempestive en attendant d’être remercié par ceux que l’on vise.

 

  • Maxime Catroux le sait aussi bien que moi. Si nous sommes nombreux à accuser l’univers médiatique de trahison, nos arguments sont autrement plus dérangeants que ceux des oies tricolores ou de la dinde nationale. La gauche est morte avec la démission de l’impertinence et de la critique. Elle a trahi par son agnosticisme des valeurs et sa complaisance mondaine à ce qui est. En face, des valeurs potiches se dressent. Les lois des oies sont à venir. Entre les deux ? Plus rien. Un grand désert intellectuel faussement rempli par des philosophes de circonstance qui, à défaut d’objets de pensée, rivalisent, au rayon brillantine de la communication culturelle, pour un bout de plateau télé. Les défenseurs de certains intérêts matériels s’engouffrent dans ce vide. En l’absence d’une conception solide de la probité intellectuelle – c’est une valeur – nous nous condamnerons à ne plus penser. Il sera alors délicat d’accuser la populace impertinente et critique de faire la même chose. Mais à sa façon.

…….

(1) Karl Kraus, en son temps, écrivait dans « Le flambeau ».

Fillon, qui en veut ?

Fillon, qui en veut ?

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  • « Je dis qu’il faut casser la baraque pour aller plus loin. » (Fillon, 22 novembre 2016)
  • « On me dit qu’il vaut mieux un champ en jachère que quelques arpents non déclarés. » (idem)
  • « Je préfère supprimer l’ISF que laisser l’industrie française sans capitaux. » (idem)
  • « La liberté c’est la liberté » (idem toujours)

…………..

  • Pouvons-nous encore nous supporter ? Pouvons-nous encore accepter l’idée que la conservation de soi puisse être le seul horizon du politique ? Qui n’est pas pris de nausée en recevant à la face, pour la millième fois, ces tautologies, ces harangues économiques, ces saloperies financières, toute cette puanteur ? Quelle puissance surhumaine faut-il aller chercher pour ironiser encore dans les marges de ces slogans pathologiques ? Quelle force devons-nous convoquer pour tenter de tenir encore un bout de contenu en face de cette bouillie  ? Quelles résistances  somatiques avons-nous développé pour avaler chroniquement ces bols de morves au petit déjeuner ? De quelle sensibilité sommes-nous encore capables ?

 

  • La question est affective. Comment expliquer que la nausée ne soit pas plus démocratique ? Consentir pour ne rien sentir ? Anesthésie volontaire, ablation citoyenne des organes de la perception, mutilation du goût quand celui-ci vire au dégoût ?  Nous voilà pris entre deux tendances contraires : matérialiser, faire avec les ordures, dedans, nous mettre à hauteur de la bassesse, déchaîner la satire compromise aujourd’hui avec les faux nez de la décérébration de masse ; spiritualiser, viser la plus haute pensée, analyser un cran au-dessus, théorie de seigneurs et d’angelots philosophes. Satirique ou dialectique ? Faire les deux à la fois ? Résultat illisible, brouillon. Risque aggravé de démence mentale. Projet incompréhensible pour des cortex binaires dressés aux tableurs. Je me sens d’en bas aspiré vers le haut ; je me vis comme échouant jusqu’à la réussite. Impossible de ne pas reconnaître une singulière pulsion de destruction qui seule pourrait rivaliser avec la myriade des pulsions de destruction anonymes. Etre au moins singulièrement acteur de son naufrage. Travail de sape qui vous arrache une partie de vous-même. Impossible d’en sortir indemne.

 

  • Préservation, voilà le maître mot des esclaves du temps. Fais attention à toi, ménage toi, ne vas pas trop loin… Le mutilé se protège et vous conseille au passage. Sait-il qu’un clic de trop, un écart de flux, pourrait lui effleurer la glotte et provoquer le reflux ? La fausse posologie que voilà : dans le système ou hors système ? Poseriez-vous la question du système à l’homme qui mange sa merde en souriant ? Ici, vous franchissez le seuil de la décence, retrouvez l’impulsion des vieux grecs braillards que n’impressionnaient pas les mots demos, cratos et politeïa. Pour avoir encore un corps, ils ne contrôlaient pas leur réflexe nauséeux. Ils parlent, nous citons. Ils s’affirment, nous nous soumettons. Ils vomissent, nous régurgitons. Au nom de quoi au fait ? Ah oui, au nom de la liberté et « la liberté c’est la liberté ».

 

  • Observez ces chiens enragés du changement, ils en ont la bave aux lèvres. Ils suintent le changement par tous les pores. Mais le temps qui ravine ces gueules poudrées est autrement plus efficace en matière de changement que leurs programmes. Le temps trace son sillon, Fillon, il œuvre en silence pour mettre en échec les orgueilleuses planifications de l’homme. Comme lui, nous n’avons pas en face d’adversaires à abattre. Ils sont en nous. Nous n’écrivons, en fin de compte,  qu’une honnête biographie contrariée, un témoignage tragi-comique de nous-même. L’adversaire est un prétexte non une cible. Témoigner de ce que vit une conscience quand ce qui la nie se présente benoîtement face à elle, poudré, avec sa merde et son sourire noirci. C’est le programme.

The Fillon countdown (Karaoké 2017)

The Fillon countdown

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  • We’re loving Miss Tatcher
  • Praying the Lord
  • And may be we’ll come back
  • Against abortion
  • Life is better than rapers
  • They’re sons of God (sons of God)
  • We’re loving frogs paying again …

It’is the Fillon countdown

The Fillon countdown

oh…

  • We’re heading for Crésus (Crésus)
  • And still we pay all
  • Between poors and poorest
  • We’re bulding a wall, yeah
  • No muslims, more wine, pigs and cheese
  • We’re whashing your  brains (whash your brains)
  • The fucking French are sheeps again…

 

It’is the Fillon countdown

The Fillon countdown

oh…

Vas y Macron c’est bon (Karaoké 2017)

Vas y Macron c’est bon

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  • Déjà cinq heures, c’est lundi, on se bouge le kiki
  • Faut bosser, coupé, décalé, le dimanche, les jours fériés
  • Si tu veux t’encostarder, faudra pas trop rechigner,
  • Dépasser les vieux conflits, sans CDI.

 

  • Un bel  énarque, financier, ça ne peut que t’attirer
  • Je suis frais, parfumé, détaché,  oubliés les vieux clichés
  • BFM et je suis est lancé, rien ne pourra m’arrêter
  • Le système est surexcité,  par ma fusée.

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  • Manu tu me donnes ta passion, et je trouve ça fabuleux
  • Je suis pas branché communard, moi j’aime bien les pubards
  • Aujourd’hui tu vas oublier, les politiques qui n’ont pas assuré
  • Y a pas que la lutte dans la vie, y a le fake aussi.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

  • Pour paraître bon citoyen, pas besoin de me faire un dessin
  • Eunuque de la Finance, je vais caresser la France
  • Il s’appelle Attali, pour moi c’est Rocco Siffredi
  • Et c’est avec émotion que je sens venir mon élection.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

  • Fruits de la Macron,
  • j’aime quand tu touches
  • Fruits de la Macron,
  • oh c’est super
  • Fruits de la Macron,
  • Manu c’est génial
  • Fruits de la Macron
  • Un bonus mon amour
  • Fruits de la Macron,
  • Décidemment, c’est dément
  • Fruits de la Macron,
  • Quelle aventure !
  • Fruits de la Macron
  • ça me fait soupirer
  • Fruits de la Macron,
  • ahhhhh…

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

Vas y Macron c’est bon, vas y Macron c’est bon bon bon.

  • Fruits de la Macron,
  • j’aime quand tu touches
  • Fruits de la Macron,
  • oh c’est super
  • Fruits de la Macron,
  • Manu c’est génial
  • Fruits de la Macron
  • Un bonus mon amour…………..