Vote Front National des 18-30 ans – 30% de lepénistes, 70 % de branleurs ?

Vote Front National des 18-30 ans – 30% de lepénistes, 70 % de branleurs?

 

  • Un électeur sur trois âgé de 18 à 30 ans a voté front national. « Le front national, premier parti des jeunes » ! L’image du frontiste quinquagénaire de la banlieue molle provinciale, en train de tondre au raz sa pelouse pavillonnaire de 38 m2 en évitant soigneusement ses deux nains de jardin en terre cuite, a vécu. Place à la jeunesse. On savait, depuis Pierre Desproges, que la jeunesse baisait à côté des trous. On sait désormais qu’elle vote à côté des urnes. Est-ce bien certain ?

  • Par goût de l’incertitude et de la dérive mentale, faisons l’hypothèse inverse. Et si la jeunesse frontiste était la seule à croire encore à l’action politique, la seule à penser qu’un homme politique puisse transformer la misère de son quotidien jusqu’à en faire, sait-on jamais, un luxuriant jardinet cadastré, dératisé et identitaire ? Curieusement, les appels à l’engagement politique contre l’inexorable poussée du front de taureau ne fédèrent pas. Comme s’il existait deux jeunesses : la première non politique animée d’une irréelle bonne volonté cotonneuse en forme de petits nuages arc-en-ciel ; la seconde politique animée d’une réelle mauvaise volonté en forme de triques monochromes. Il doit sûrement en exister une troisième marginale et une quatrième plus imperceptible encore que j’exclus pour la clarté de la démonstration.

  • Disons, en arrondissant, 30 % de lepénistes dans l’urne contre 70 % d’abstentionnistes à côté des urnes. Il se trouve, le jeu est ainsi fait, que sur la scène politique les 30% de votants du front comptent beaucoup plus que les 70% de non-votants. Pourtant, par un étrange jeu rhétorique, les 30% de votants lepénistes sont voués aux gémonies : anti-républicains, anti-démocrates, fascistes. Les mêmes qui mettent un slip le dimanche, se déplacent pour aller voter, qui ne ratent pas un scrutin et trouvent la fente à tous coups, ceux qui font leur devoir civique, sont accusés d’être la honte de la France, l’expression brutale et non-critique des peurs les plus irrationnelles et nauséeuses d’un pays en crise.

  • Et les autres ? Que dire en effet de la masse de petits branleurs biberonnés à l’indifférence, de la cohorte de neuneus cyber connectés, gamers translucides, you tuber en goguettes, bignouzeurs chroniques, peignes-cul parasites et moutons dociles qui ne daignent pas se déplacer pour faire vivre la République ? Seraient-ils moins dangereux pour la vie citoyenne que les 30% de votants lepénistes ? Leur inertie, leur bonne conscience worldique vivre-ensembliste érasmoussienne et gâteuse ferait-elle moins de dégâts sur le grand corps politique que le dépôt d’une liste FN dans une urne? Qui croira, une fois réveillé de son somnambulisme juvénophile, que cette énorme masse apolitique n’est pas autrement plus inquiétante que ce petit tiers politiquement mobilisé derrière sa blonde héroïne ?

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