Le sacré à la pelle

Le sacré à la pelle

 

  • Tchétchénie, Iran, Afghanistan, Niger, la couverture de Charlie Hebdo fédère les amoureux de spiritualité, les amants du tout puissant. Ne nous voilons pas la face, cet appel au sacré, ce sacré à la pelle, sont des plus émouvants. Qu’il est plaisant et doux de constater à quel point les hommes n’ont pas encore perdu le sens de la hauteur et de la transcendance. Magnifique.
  • Quand des êtres amoindris réclament des rabais, d’autres pointent le ciel à n’importe quel prix. L’enthousiasme, communicatif et partagé, pour des valeurs qui dépassent les profits immédiats, nous réchauffe le cœur et rachete nos vices. Il inonde la toile, déborde du calice. Des hommes et des femmes marchent ensemble pour rappeler aux endormis que la destination de l’homme est plus essentielle que le port du string, plus digne que les culs du Charlie Hebdo. La gente masculine, docte et fine à la fois, impose son esprit et nous ouvre la voie.  N’en déplaisent aux plus réactionnaires, les males parousiques ne sont pas des bourrins, mais des êtres sensibles qui fécondent la terre.
  • Dans un monde « occidental » livré aux cupides, aux cyniques, à la méchanceté et à la bêtise, ses élévations vers le divin peuvent nous consoler des misères quotidiennes de nos vies rabougries. Nous – enfin surtout toi – avons perdu le sens du sacré, l’appel des cieux métaphysiques. Des populations modestes et humbles, animées par l’esprit saint, économiquement dominées par le grand Capital, se mobilisent pour rappeler au monde que l’homme vaut plus que leurs profits. Elles portent, à Edwy, à plaines ailes, aux archanges du ciel, les idéaux qui bâtirent les plus grands tabernacles, les plus beaux chefs d’œuvre de la foi. Elles sont notre mémoire d’en haut. Elles allument la flamme qui subsiste au milieu des ténèbres quand on a tout oublié, un jour de soldes ou de hockey.
  • Comment savoir ce que cette soif d’immatériel apportera au genre humain?  C’est justement le drame de l’humanisme athée que de vouloir limiter l’homme. Que peut la sainteté ? Transporté par le souffle éthéré des effluves angéliques, le cœur gonflé d’amour, la voilà qui s’invite. Que serait l’inspiration de l’artiste sans l’appel des hauteurs ? Que resterait-il à l’ami de la sagesse sans ivresses goétiques, muses ou profondeurs ?

Les icones en bois et les petits drapeaux,

tout cela n’est que toile pour construire un radeau,

qui sur les mers radieuses du souffle prophétique,

enchantera un monde insensé et lubrique.

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Publié le 20 janvier 2015

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