« Le vote c’est la Cadillac du peuple » (Léo Ferré, Il est six heures ici et midi à New York)
Léo,
Si l’on m’sure la valeur d’une action à son bruit, l’vote front national est une action bénie.
Il emmerde, profond, Manuel Valls. Contrarie, bien à fond, Bernard-Henri. Froisse Jacques Attali, jusqu’au nombril. Se tweet et se retweet, se gonfle et s’exaspère.
Combien d’soirées d’amis, il a pourri.
Fait causer les vénères, fait chier les ministères, fait jouir les ménagères. Cinquante nuances de gris, l’a tout compris.
Hanouna – il est con ce type – le diarrhéique – ça te l’constipe. Et Enthoven – l’intelligent – oui l’philosophe, ça te l’apostrophe.
Passe pas chez Ruquier mais t’bouche tous les éviers. Dans les poubelles, il ensorcelle et s’amoncelle. Et à Paris, quand ça pourrit, ça putréfie.
La cadillac du peuple, tu disais, Léo. C’est moins con qu’tout le reste mais ça passe pas à télé, à la tété. Les gens s’retournent sur son passage, se disent putain Léo, l’est haut, oh les salauds.
Elle brille bien la salope et elle monte dans les tours. Comment il a eu ça, le peuple, un truc pareil entre les mains. Démocratie, y a un putain problème avec les freins.
Fait la une le peuple, y a des colloques, y a des coliques. On s’demande même si c’est pas la panique.
On la compare à Daech, ta cadillac du peuple. Tu connais pas Daech, Léo, t’a bien de la chance. L’dégueulis, à côté, c’est d’la bonne bectance. Autant dire d’une américaine que c’est une chienne.
Le peuple aboie, il crache, il chie
peut pas rouler en cadillac, faire la nique sur le tarmac. Tu vois l’tableau Léo ?
J’suis pas amateur de grosses caisses et puis l’peuple ça me broie les fesses. Mais ton image, Léo, elle est pas mal. L’important, c’est d’être poli avec les grands, avec les petits.
Faudra en donner à tout le monde, d’la geôle, de la gnole ou des bagnoles.
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(Publié le 18 décembre 2015 par bernat)